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EUROPEAN FERTILITY GAP PLEDGE 2024
UN ENGAGEMENT POUR COMBLER L'ÉCART DE FÉCONDITÉ

Selon le scénario de référence des dernières projections démographiques publiées par Eurostat, la population de l’Union européenne diminuerait de près de 4%, soit 20 millions de personnes, entre 2018 et 2100.
L’indice synthétique de fécondité en Europe n’était que de 1,53 en 2021, bien en dessous du “ taux de remplacement ” de 2,1. Dans certains pays, la baisse est massive : en Espagne et en Italie, par exemple, le taux de fécondité déjà très faible en 2010 – 1,31 et 1,46 respectivement – ​​est tombé à seulement 1,19 et 1,25 en 2021 (il n’est pas surprenant que l’Italie soit censée souffrir le plus grand déclin démographique au cours de ce siècle, et perdre jusqu'à 9 millions d'habitants). L'Irlande est passée de 1,85 à 1,78 ; la Belgique de 1,70 à 1,60. Même les pays d'Europe du Nord connaissent une baisse significative de leur taux : la Norvège est passée de 1,72 à 1,55 ; la Suède de 1,85 à 1,67 ; la Finlande de 1,65 à 1,46. Et l'âge moyen à la naissance du premier enfant ne cesse d’augmenter.

La baisse du taux de natalité n’est pas toujours causée par les choix personnels – par une désaffection générale à l’idée d’avoir des enfants. En fait, lorsque c’est par choix que les gens ont moins d’enfants que par le passé – ou pas d’enfants du tout –, la baisse du taux de natalité qui en résulte ne devrait pas être considérée comme un problème en soi, mais plutôt simplement gérée par la politique et les institutions, dont le rôle est de mettre en œuvre une analyse politique et des mesures pour faire face au vieillissement de la population et trouver des solutions pour l’équilibre financier du système de sécurité sociale.

Cependant une grande partie des citoyens en réalité souffre de ce faible taux de natalité ; la majorité des pays occidentaux connaît en effet un “fertility gap”, un écart entre le nombre d’enfants que l’on souhaite avoir et le nombre d’enfants qu’on a réellement. Plus ou moins dans toutes les enquêtes, le taux de remplacement, 2,1 enfants par femme, s'avère également être le taux souhaité: en moyenne, les gens voudraient 2 enfants, mais finissent par en avoir moins. Et ça, c’est une question sociale et politique.

Plusieurs aspects peuvent favoriser ou entraver le choix d'avoir des enfants, comme la situation économique et professionnelle, l'égalité au sein du couple, l'infertilité, l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, renforçant ou réduisant ainsi l’écart de fécondité. Il est temps de commencer à œuvrer pour combler l’écart, pour permettre aux gens d’avoir autant d’enfants qu’ils le souhaitent, et surtout quand ils le souhaitent. Les institutions européennes doivent faire preuve de leadership en faisant du fertility gap une priorité dans les domaines de la santé, du marché du travail et de l’égalité des sexes.

The Why Wait Agenda, avec le soutien d'Equimundo: Center for Masculinities and Social Justice and the MenCare Global Campaign, appelle les candidats aux élections européennes à se joindre à leurs efforts pour faire de l'écart de fécondité une priorité européenne et à signer l'engagement ci-dessous pour leur future législation.


En tant que parlementaire européen, je m’engage à:

- soutenir l'augmentation du financement européen et l'amélioration de la collaboration dans toutes les actions liées à la sensibilisation à la fécondité et à l'éducation en matière de fécondité, dans le but d'atteindre tous les sexes et tous les groupes en âge de procréer. Soutenir, selon la recommandation de l'Irhec, la nécessité de mener des recherches sur les connaissances, les attitudes et les comportements des gens en matière de santé reproductive et de formation de la famille dans différents pays, ainsi que la nécessité de développer des ressources éducatives pour le public et les professionnels de la santé et de l'éducation qui incluent toutes les communautés. Soutenir l’inclusion de l’éducation à la santé reproductive dans les politiques et pratiques de santé et d’éducation, et plaider en faveur de programmes gouvernementaux d’éducation à la santé en matière de fertilité dans les pays de l’UE.
Savoir c’est pouvoir, et la sensibilisation améliore la santé reproductive et facilite la prise de décision en matière de planification familiale.

- soutenir et défendre un congé parental qui, selon la plateforme MenCare Parental Leave, est: égal pour les femmes et les hommes; non transférable entre parents; payé selon le salaire de chaque parent; d'une durée adéquate pour chaque parent, avec un minimum de 16 semaines pour chacun ; offert avec une protection de l'emploi; encouragé; inclusif pour les travailleurs de toutes sortes ; combiné à une éducation et à des soins d’enfance subventionnés et de haute qualité, ainsi qu’à d’autres politiques visant à garantir l’équité dans toutes les prestations de soins, en particulier dans les contextes à faible revenu; inclusif de tout genres de familles; inscrit et appliqué dans le droit national et dans les accords internationaux. C’est le moment pour l’Union européenne d’investir dans des lieux de travail égaux pour les parents et caregivers, exempts de stéréotypes de genre.

- plaider en faveur d’un changement culturel vers une parentalité partagée, en encourageant à la fois les hommes et les femmes aux activités de soin, une diversité de structures familiales, et en abandonnant les stéréotypes de genre liés à cette activités.
La parentalité partagée est cruciale pour réduire l’écart de fécondité. C'est le futur, faisons-en le présent.



 

- soutenir les actions et les initiatives visant à éradiquer les préjugés à l’origine de la discrimination des femmes, comme le fait de les considérer comme potentiellement “à risque de maternité” sur le lieu de travail, et à sanctionner les employeurs qui rétrogradent ou discriminent les employées enceintes ou les nouveaux parents. Une personne ne perd pas soudainement ses compétences parce qu’elle a accouché et/ou a un enfant à la maison. La “motherhood penalty” doit disparaitre.

- rejeter la discrimination en matière de procréation médicalement assistée et plaider pour garantir l'accès à ces techniques pour tous les citoyens, quel que soit leur état civil ou leur orientation sexuelle, afin d'inclure tous ceux qu'en ont besoin mais qui, dans plusieurs pays de l'UE, se voient encore refuser l'accès à la PMA. La possibilité de recourir à la médecine reproductive doit être universelle.



 

- rejeter, et plaider contre toute limitation des droits reproductifs et sexuels, comme la contraception ou l'avortement, utilisée comme stratégie politique pour augmenter le taux de natalité. La natalité n’est pas une valeur en soi, et elle n’est bonne que tant que les enfants sont désirés. Interdire ou restreindre le droit ou l'accès à la contraception et à l'avortement n'est pas la manière d'agir pour une augmentation de la natalité. Personne ne devrait être forcé ou piégé dans une grossesse contre sa volonté.



 

- considérer le fait de pouvoir avoir un enfant quand on le souhaite, sans devoir subir des pressions indues pour reporter ou renoncer à ce choix, comme un droit reproductif. Parallèlement à la contraception et à l’avortement – ​​options qui permettent aux individus de choisir de ne pas avoir d’enfants, affirmant le droit fondamental de contrôler son propre corps – devrait s’ajouter le droit de choisir d’avoir des enfants, sans avoir à subir le fertility gap.

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Pour signer le pledge, écrire à pledge@thewhywaitagenda.org

 

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